Le château de Romagnieu
Il surplombait le Guiers et comportait sept tours selon les anciens.
A celle qui subsiste, est accolé un bâtiment, dont un mur de pierre faisait partie du corps de logis autrefois, avec ses fenêtres entourées de pierres taillées, aux linteaux en forme d’accolade. Il semble qu’une partie du bâtiment fut détruite puis reconstruite avec des murs en pisé et des fenêtres aux jambages de bois. Il est desservi par un grand escalier de bois à l’extérieur côté est. Bien que protégé par un avant-toit, les rigueurs du temps l’ont rendu impraticable.
Cette maison a servi de magnanerie au XIXe siècle. Avant la dernière guerre et la construction de la salle paroissiale, les jeunes filles de Romagnieu y donnaient des représentations théâtrales.
Dans la cour, une cavité a été comblée par mesure de sécurité. Au sud du bâtiment, on trouve le puits avec sa margelle de pierre et son toit de grandeur peu courante. On dit que sa profondeur atteindrait le niveau du Guiers et qu’un couloir partirait à l’intérieur vers le château.
Comme tous les châteaux forts, celui-ci devait avoir une issue de secours, en cas de siège, par un souterrain qui arrivait certainement près du Guiers, taillé dans la molasse mais on ignore où se trouvait l’entrée.
La construction du château peut être datée du XIe siècle car un seigneur Berlion de Rivoire, propriétaire du château, partant en croisade en 1112 est mentionné dans les archives.
En 1364, un Berlion fonda l’hôpital des Pauvres de Pont de Beauvoisin.
Dans la même propriété, en bordure du chemin appelé autrefois « la Morte » qui conduisait à Saint Genix d’Aoste, se trouve une maison du début du XIXe siècle qu’on appelait château Pessonneaux. Au cimetière, sur une pierre tombale, on peut déchiffrer « Romain Pessonneaux, né à Lion le 28 février 1773, décédé à Romagnieu le 27 octobre 1832 (ou 1852) » ; c’est sans doute lui qui fit construire la maison.
Au XIXe siècle, un Pessonneaux faisait partie du Conseil municipal et du Conseil de Fabrique.
La branche des Rivoire, seigneurs de Romagnieu, s’est éteinte au XIXe siècle mais ils n’habitaient plus la commune.
Le château de Beauregard
Sa construction remonte au XVIe siècle.
Avant la Révolution, il était la propriété de l’Evêché de Belley ce qui peut s’expliquer car l’église d’Avaux dépendait de cet évêché.
Propriété de la famille Patricot au XIXe siècle, M. Richard l’achète en 1890 et en modifie toute l’architecture pour lui donner son aspect actuel ; seule l’aile gauche est conservée en l’état.
Le remodelage du bâtiment fut une œuvre colossale pour l’époque à laquelle participèrent des entreprises locales et des artisans parisiens qui en firent une très belle demeure : boiseries en acajou, escalier monumental en noyer, salon de style Louis XVI, bibliothèque rassemblant des centaines de volumes, ascenseur, cuisine avec un fourneau digne d’un restaurant…
La vente d’électricité aux habitants de Romagnieu raccordés à la Centrale hydroélectrique construite sur le Guiers en 1905 par M. Richard permettait d’encaisser des revenus pour régir le château.
Dans les années 30, une grave crise boursière obligea M. Richard à réduire son train de vie et finalement quitter Romagnieu pour se fixer à Cannes.
Finie la période prospère du château.
En juin 1940, l’avant-garde de l’armée allemande envahit Romagnieu et installa son quartier général au château.
Puis la demeure sombra dans l’oubli et se dégrada par manque d’entretien ; elle fut mise en vente à la fin des années 60 et accueillit plusieurs propriétaires successifs.