Pisé [pize] n.m. – 1562 ; de piser mot lyonnais « broyer »
Maçonnerie faite de terre argileuse, délayée avec des cailloux, de la paille, et comprimée.
Le pisé est une technique de construction ancienne qui utilise la terre crue,
compactée en couches successives dans un coffrage en bois, la banche.
Selon François Cointeraux, un lyonnais professeur d’architecture rurale (1740-1830) :
« Le pisé est un procédé d’après lequel on construit les maisons avec de la terre, sans la soutenir par aucune pièce de bois, et sans la mélanger de paille ni de bourre.
Il consiste à battre, lit par lit, entre des planches, à l’épaisseur des murs ordinaires, de la terre préparée à cet effet.
Ainsi battue, elle se lie, prend de la consistance et forme un mélange homogène qui peut être élevée à toutes les hauteurs données pour les habitations (…) ».
Les qualités du pisé sont multiples : un matériau quasi inépuisable, des murs épais isolants qui gardent la chaleur l’hiver et la fraîcheur l’été.
Cependant, le pisé craint l’eau et il convient de l’en protéger doublement, comme disent les anciens, par des « bottes » et un « chapeau », autrement dit par un soubassement en pierre ou galet et un toit à quatre pans recouverts de tuiles écailles.
« Après avoir chaussé les bottes, monté les murs, il faut mettre son chapeau ».
La technique du pisé est très fréquente dans les Régions du Lyonnais, du Dauphiné jusqu’en Auvergne et Bresse et les déclinaisons architecturales révèlent une grande diversité : maisons dauphinoises, églises, granges, fours à pain, séchoirs à tabac…
Mais saviez-vous que ce matériau compose aussi une partie de la Muraille de Chine ?